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By-Passez Moi !

23 novembre 2013

J - 2

Plus que 2 jours avant l'opération.

 

Nous sommes le 23 novembre. Je n'aime pas le 23 novembre, c'est une date haïe, il est parti le 23 novembre. Alors ce soir, coûte que coûte, et malgré ce lumbago qui me gache les journées depuis 4 jours, je sors avec mon mari et ma "grande" fille (oui, à 10 ans, on est presque une grande fille). Maman est arrivée cet après-midi, elle sera là la semaine de mon hospitalisation pour s'occuper des filles. Ce soir, les 2 plus jeunes resteront à la maison.

 

Je le sens inquiet, énervé. Il est soucieux, un peu ronchon. Inconsciemment, il m'en veut peut-être un peu d'avoir pris cette décision. Pourtant, depuis le début il me soutient. A sa façon d'homme, c'est à dire très discrètement. J'aurais peut-être aimé un peu plus de mots, mais il est comme ça. Il a très peur de l'opération, je le sais. Il ne me le dit pas, mais je le sais. L'après ne l'inquiète pas du tout, il a confiance en moi. Mais l'opération, la partie médicale lui fait peur. Il a peur que j'ai mal.

Jamais il ne m'a dit quelque chose concernant mon poids. Il dit lui-même qu'il ne me voit pas obèse. Il ne connait pas mon, poids, j'ai trop honte. Mais il m'aime, je le sais, obèse ou pas, hors-norme ou dans la norme ...

Dans 2 jours je me fais opérer. Il sera avec moi, il m'attendra. Il ne dira pas grand chose, mais il sera là. Et je vais devoir le rassurer, lui dire que ca va, je n'ai pas trop mal.

 

 

 

 

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22 novembre 2013

J - 3

Voilà, on y est. Dans 3 jours je me fais opérer d'un by-pass. Un peu stressée, un peu peur.

Je m'appelle Morgane, j'ai 36 ans. Comme beaucoup de femmes, mon poids a toujours été un problème pour moi. Adolescente, rien de grave, j'ai grandi, fait des réserves, mais une alimentation équilibrée aurait pu compensée les effets de la puberté. Mais le choix qui a été fait n'a pas été le bon, et mes quelques kilos sont devenus, dans ma tête d'adolescente, une maladie, puisque je devais suivre un traitement médicamenteux pour régler mon problème de poids. J'ai donc pris plusieurs sortes de médicaments : isoméride, daflon, et même du Prozac, pour son hypothétique effet coupe-faim. Voilà comment je suis devenu malade de mon poids.

J'ai fait de nombreux régimes, suivis par des diététiciennes, par des médecins, ou juste par moi : rééquilibrage alimentaire, régimes hyper-protéinés en sachet, régime Dukan. 

J'ai eu trois adorables enfants, trois grossesses sans souci, mais avec quelques kilos supplémentaires à chaque fois.

Et puis voilà, j'ai 36 ans, un parcours assez classique, mais une volonté d'en finir avec ce problème. J'ai envie de redevenir normale. Normale pour notre société qui ne laisse pas sa place à l'humain différent. J'ai envie de retrouver le plaisir que j'avais il y a plus de 3 ans quand j'avais perdu beaucoup de poids avec le régime Dukan. J'en parlerais dans un autre article. J'ai envie de donner à mes filles une belle image de la femme, elles sont des femmes en devenir, je veux leur montrer le bon exemple. Je n'ai plus envie d'être obèse, tout simplement.

J'ai beaucoup de respect pour toutes celles qui ont réussi à faire la paix avec leur corps et leur image, et qui ont réussi à s'accepter avec leur différence. Moi, je n'y suis pas arrivée. Je ne suis pas en paix avec moi-même, ce corps prend trop de place, physiquement mais dans ma tête aussi.

Alors, quand quelque chose nous pose un problème, il faut prendre le problème à bras le corps. J'ai commencé cette (re)prise en main en février dernier quand j'ai pris rendez-vous avec le chirurgien qui va m'opérer. Il m'a tout expliqué, le choix opératoire, le long parcours avant l'opération ... Je suis sortie de son bureau avec une longue liste de personnes à aller voir : pneumologue, endocrinologue, gastro-entérologue, psychiatre, psychologue, diététicienne, anesthésiste, cardiologue .

Et puis, j'ai pris mon temps. Je pense que j'avais besoin de réfléchir. Je pense que cette longue liste m'a fait peur : j'avais l'impression que je n'allais jamais pouvoir aller au bout. Et puis, la vie familiale, professionnelle prend beaucoup de temps. Je crois que j'avais perdu l'habitude de prendre un peu de temps pour moi. Donc le temps a passé. Et cet été, tout s'est accéléré. J'ai profité d'une semaine ou les filles sont parties en vacances avec mes parents pour aller voir un maximum de spécialistes.

Donc voilà, dans 3 jours je me fais opérer d'un by-pass gastrique. Et j'ai un peu peur.

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